Avant de pouvoir industrialiser un produit, il est important de mettre en place une réflexion poussée et un processus clairement défini. C’est un des moyens principaux d’économiser du temps et de l’argent. Tel est le leitmotiv principal issu de la rencontre de l’Incubateur The Ark du 24 septembre 2010, organisée au TechnoArk de Sierre.

En présence d’une cinquantaine de personnes, les deux orateurs du jour ont évoqué les différentes stratégies à mettre en œuvre pour industrialiser au mieux un produit.

Les inputs de design viennent souvent de l’entrepreneur

Lors de son intervention, Christian Wittmann, CEO de la société Design & Industry  à Sion a souligné que le design industriel  était un outil créatif qui représentait « 20% de fun et 80% de sérieux ». Selon lui, la première phase de l’industrialisation est celle de l’analyse. « Il faut d’abord découvrir le contexte et les concurrents. C’est à ce moment-là que l’on peut se démarquer des standards ».

Un designer ne devrait jamais imposer un design particulier. Celui-ci doit toujours être accepté par le client au départ. D’ailleurs, les inputs dans le domaine du design viennent souvent des entrepreneurs ou des techniciens eux-mêmes.

Après cette phase, la partie « fun » est terminée, laissant la place à une phase davantage dédiée aux ingénieurs. Il s’agit en effet de concevoir des pièces qui soient réalisables et pratiques. « L’aspect technique nous empêche parfois d’aller jusqu’au bout des idées de design»,  regrette Christian Wittmann.

Images de synthèse très utiles

A ce stade, des maquettes et des prototypes doivent être créés. Cela peut également se faire avec des images de synthèse. « Celles-ci sont parfois presque trop belles », selon Christian Wittmann. Elles permettent de changer rapidement et facilement de couleur, à moindre coût. Ce n’est pas le cas pour un prototype en bonne et due forme.  Avant de faire créer un prototype industriel, il faut donc penser à toutes les hypothèses et anticiper les problèmes.

La réflexion lors du processus d’industrialisation doit également intégrer une réflexion sur le packaging. C’est par exemple souvent le graphiste qui dicte les possibilités de couleur. Il est donc important d’intégrer rapidement les graphistes dans le concept d’industrialisation.  « De l’idée au produit final, il y a donc un grand nombre d’étapes à respecter afin de limiter au maximum les coûts et les frais d’engineering».

Méconnaissance des normes d’industrialisation

De son côté, Gilbert Menth, CEO de Menth Electronique à Sierre, affirme que l’industrialisation revêt un grand nombre d’enjeux. Il s’agit avant tout de respecter les normes et les standards industriels afin d’obtenir des produits de qualité homogène et une forte productivité.

« Il y a souvent une méconnaissance des normes d’industrialisation. Les jeunes entrepreneurs devraient toujours demander conseil dans ce domaine afin d’éviter tout problème ».  Selon Gilbert Menth, l’industrialisation doit être gérée comme un projet.  « Il faut prévoir beaucoup de temps pour le processus, car il y a très souvent des imprévus ».

Sentir les besoins des clients

Pour bien démarrer, il faut identifier le marché, sentir les besoins de la clientèle. Cela permet de définir au mieux la fonctionnalité du produit et donc de répondre à la demande des clients.  Il s’agit ensuite d’affiner le prix de vente, de déterminer la quantité à produire et les délais.

Ces éléments doivent être fournis de la manière la plus claire possible pour mener à bien le processus d’industrialisation. « Avec les start-up, ce n’est pas toujours évident car l’entrepreneur ne sait parfois pas exactement ce qu’il veut. Cela peut jouer des tours car les nouvelles entreprises doivent mettre rapidement leur produit sur le marché, dans un souci de rentabilité».  Il faut donc bien planifier, bien communiquer, anticiper, laisser de la simplicité et ne pas faire de sur qualité.

Industrialiser, c’est un travail d’équipe, en raison du nombre de métiers impliqués (ingénieurs, designer, graphistes, marketing, techniciens, …). « Par contre, il faut désigner quelqu’un qui gère le projet. Ce dernier doit avoir du temps et des compétences », a rappellé Gilbert Menth en conclusion.

Prochaine rencontre de l’Incubateur The Ark

La prochaine rencontre de l’Incubateur The Ark aura lieu le 22 octobre 2010 de 12h00 à 14h00 au TechnoArk de Sierre. Elle traitera des assurances du deuxième pilier. Inscriptions ici.