La gestion des liquidités d’une entreprise, et d’une start-up en particulier, n’est pas très compliquée, en théorie. Toutefois, il faut mettre en place quelques outils essentiels pour y parvenir. Le blog The Ark a rencontré Jean-Daniel Favre, spécialiste finance auprès de la CTI, qui vous livre quelques astuces pratiques.

Monsieur Favre, à quoi sert la gestion des liquidités?
Le but est que votre entreprise ait suffisamment de moyens pour faire face aux besoins. Cela concerne notamment le paiement des charges d’exploitation, des nouveaux investissements, du mobilier, du remboursement des dettes, voire du paiement des dividendes. Tous ces éléments doivent être pris en compte.

Quelles données sont nécessaires à cette gestion?  
Toutes les entrées et les sorties de cash doivent être référencées. Au niveau des entrées, cela peut être les chiffres d’affaires planifiés sur la base des contrats signés ou les ventes d’actifs (immeubles, machines…). Ce dernier cas de figure se présente rarement pour les start-up. Vous avez encore besoin de toutes les informations qui se rapportent au financement, notamment la constitution du capital propre ou les emprunts bancaires.
Au niveau des sorties d’argent, il faut répertorier les charges d’exploitation, mais aussi les dépenses d’investissement, de personnel et de remboursement des prêts.

A quoi faut-il être attentif pour bien gérer ses liquidités?
Faites attention aux délais moyens de paiement et d’encaissement. Ceux-ci diffèrent souvent de ce qui est prévu dans vos contrats. Une facture payable à 30 jours n’est pas toujours réglée dans ce laps de temps! Soyez également attentifs à votre gestion des stocks et des achats. La durée moyenne du processus de vente, soit le temps entre la première offre et la finalisation de l’affaire, doit être anticipée, car cela influence grandement votre trésorerie.

Quels sont les facteurs sur lesquels nous pouvons jouer?
Le facteur temps est très important dans la gestion des liquidités. Il s’agit de minimiser le temps entre le paiement des charges et l’encaissement d’une vente. Vous aurez ainsi moins de besoins financiers et donc un avantage sur les intérêts bancaires. Vous disposerez également de davantage de disponibilités pour vos investissements. Cela permet également de diminuer les risques, notamment lorsque l’on a des marchandises périssables à vendre.
L’idée est également de jouer sur les conditions de paiement. Vous pouvez par exemple consentir un rabais si le paiement se fait à 10 jours au lieu de 30. Quoi qu’il arrive, il est vital d’avoir un processus de facturation très clair, avec un suivi régulier pour les rappels et les litiges, qu’il convient de régler au plus vite.
Pensez également à négocier au mieux avec vos fournisseurs, dans le but ultime de maîtriser au mieux les cycles de production. Cela vous permettra de réduire les coûts et les délais de livraison.

Concrètement, comment met-on en place une gestion des liquidités?
Les outils ne sont pas compliqués. Une simple feuille Excel suffit, avec un relevé mensuel (ou hebdomadaire) des principales informations. En revanche, la mise à jour doit se faire rapidement et simplement. Sinon, le risque est que vous ne fassiez pas ces mises à jour. Autre aspect important: les indicateurs doivent pouvoir être rapidement visualisés.

Retrouvez la vidéo de l’interview de Jean-Daniel Favre, ainsi que sa présentation.