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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

30.04.2014

Suisse: la petite hydraulique, une ressource intarissable

02-articleFace aux grands bassins d’accumulation, les petites centrales hydrauliques (PCH) représentent une source d’énergie peu onéreuse et respectueuse de l’environnement, explique Eric Plan, le secrétaire général de CleantechAlps, la plateforme dédiée au développement du secteur des technologies propres en Suisse occidentale.

 

 
L’eau est une ressource vitale pour notre pays. Pourquoi?

Par sa topographie et sa situation géographique, la Suisse est le château d’eau de l’Europe. 56 pour cent de notre électricité est produite par la force hydraulique, en particulier grâce aux barrages. C’est une énergie renouvelable précieuse, surtout pour l’énergie de réglage du réseau international. La petite hydraulique constitue donc un potentiel énergético-économique important. Elle pèse pour plus de 10 pour cent de l’énergie électrique produite annuellement (3,8 TWh). Théoriquement, une croissance de 40 pour cent est possible.

La promotion de la petite hydraulique est justement l’un de vos axes de travail…
Oui. Les PCH sont des installations de moins de 10 MW, typiquement de 300 kW, soit trois mille fois moins puissantes que la Grande Dixence. L’avenir est de turbiner l’eau potable, les eaux usées des stations d’épuration et de migrer vers une intégration dans l’infrastructure existante. A terme, nous pouvons imaginer avoir des pico-centrales – de puissance inférieure à 100 W – installées directement dans les tuyauteries des maisons. Le marché indigène étant bien servi, le futur de cette filière passe par l’exportation.

Ces petites centrales sont-elles rentables?

La petite hydraulique existe depuis une centaine d’années en Suisse où l’on dénombrait 7'000 unités. La production de courant à moindre coût par les grandes centrales a entraîné leur mise hors service. On n’en compte plus qu’un millier. Aujourd’hui, les PCH sont rentables si on tient compte des coûts d’externalisation et que l’on maintient les mesures incitatives telles que la rétribution à prix coûtant (RPC). Il serait contreproductif d’écarter une source d’énergie indigène inépuisable, à faible impact environnemental et qui a fait ses preuves.

 
Source:
Nicolas Velle pour Media Planet No 5, mars 2014