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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

14.06.2017

Une entreprise romande prépare (activement) l’industrie du futur

ACTUS

L’industrie, en Suisse, en Romandie ou ailleurs, est en proie à des changements d’habitudes des consommateurs et à une concurrence exacerbée. Elle doit sans cesse se réinventer, innover. Le concept d’industrie 4.0 émerge un peu partout, avec ses usines « intelligentes ». Mais la prochaine révolution industrielle se joue également sur les outils de production. Celui proposé par un consortium emmené par la jeune PME Mecatis, basée à Isérables et Lausanne, pourrait montrer la voie vers l’industrie du futur. Et oui, rien que ça ! Voici pourquoi (et comment) c’est possible.   


Au cœur du concept de l’industrie 4.0 se trouve une nouvelle façon d’organiser les moyens de production, grâce à la création d’usines dites « intelligentes » et interconnectées les unes aux autres. Celles-ci doivent être capables d’adapter facilement leur production et de consommer les ressources de manière plus efficace. Elle fait bien entendu appel à des technologies informatiques, notamment l’internet des objets, et donc le big data.   


A son échelle, Mecatis est en train de développer, avec ses partenaires, une petite fraiseuse industrielle, baptisée Micro5. Celle-ci reprend les principaux fondements de l’industrie 4.0, à savoir:  

 

  • une production plus proche des besoins, directement chez le client si nécessaire: « la machine Micro5 n’est qu’une première étape dans un changement complet de la manière de produire », soulignait Samuel Vuadens, directeur de Mecatis dans le magazine MSM de janvier dernier. « Dans le futur, nous pourrons imaginer des micro-usines situées au plus proche des besoins de consommation. En tant qu’intégrateur, nous pourrions alors utiliser au mieux nos compétences pour construire cet environnement complet autour de la Micro5. La production pourra même se rapprocher davantage du client. La vision de Samuel Vuadens se rapproche du monde de l’impression 3D où il est possible de produire directement chez l’utilisateur final. Cette mobilité de la production est rendue possible par la petite taille de la machine, facilement déplaçable, contrairement à ses concurrentes traditionnelles.
  • une collaboration plus étroite entre les industriels : cet appareil high-tech est en effet le résultat d’un travail commun entre 3 entités : Mecatis (intégrateur industriel), Safelock (micro-usinage) et la Haute école d’ingénierie HE-Arc.
  • une connectivité poussée : la fraiseuse de Mecatis peut être connectée et gérée via une plateforme en ligne. Les interventions et réglages deviennent ainsi plus simples et peuvent être réalisés à distance. Efficace et pratique !
  • l’efficacité des ressources : la Micro5 est de la taille d’une (grande) machine à café. Sa conception fait donc appel à largement moins de composants que les machines traditionnelles, bien plus volumineuses. De plus, suivant les intensités d’utilisation, la solution offerte par Mecatis peut réduire jusqu’à 60 fois la consommation d’énergie par rapport aux machines actuelles. Pile ce qu’il faut à la Suisse pour atteindre les objectifs de sa nouvelle stratégie énergétique.

Après un prototype déjà réalisé et une série 0 en cours de fabrication, une seconde série de 25 machines va être lancée lors de l’EPMT le 20 juin à Genève. La série 0 sera présentée au public à l’automne prochain. Tout ce concept de Micro5 n’est donc pas qu’une idée sur le papier, mais bien une réalisation concrète, et qui fonctionne. Elle a déjà été précommandée par plusieurs groupes industriels, signe que l’option prise par Mecatis et son consortium est la bonne.


Innovation « made in Switzerland »
La Micro5 sera, dans tous les cas une belle démonstration de l’innovation « made in Valais (and Switzerland)», avec un esprit entrepreneur fort et une prise de risque mesurée et intelligente. Même si le succès commercial n’est jamais assuré, elle illustre une belle volonté d’innover de manière concrète. Vous pourrez rencontrer Mecatis sur le stand H89 lors de l’EPMT du 20 juin au 23 juin à Genève.

 

Crédit photo: Patrice Schreyer