Pour augmenter la puissance des éoliennes, les ingénieurs n’ont jusqu’ici principalement utilisé qu’un seul moyen: l’augmentation du diamètre de l’hélice. Aujourd’hui, les plus grandes éoliennes sont équipées de pales d’environ 60 mètres. Le hic, c’est qu’avec la taille, le prix et le poids d’une pale augmentent plus rapidement que sa performance. Au-delà de 120 mètres de diamètre, le prix de l’hélice devient prohibitif. La jeune société vaudoise Eotheme a changé d’optique: elle est en train d’élaborer une éolienne équipée de deux hélices d’un diamètre limité qui tournent en sens opposé.

L’engin a été développé en collaboration avec l’EPFL, plusieurs HES (Yverdon, Genève et Fribourg) et l’Université de Kiel, en Allemagne. Des tests de maquettes en soufflerie et une étude de l’Institut Paul Scherrer ont permis de vérifier tous les calculs et le prochain but des patrons d’Eotheme, André Wacinski et Max Giarré, est de trouver le financement pour la construction d’un prototype à l’échelle industrielle, soit une éolienne d’une puissance de 500 kW, d’un diamètre d’environ 45 mètres.
Le prix de revient de l’engin devrait être à peine supérieur à celui d’une éolienne à une seule hélice. En revanche, la double hélice a de nombreux avantages. Parmi ceux-ci: une meilleure utilisation de l’énergie éolienne et la possibilité de générer de l’électricité avec une vitesse de vent plus basse mais aussi, grâce au diamètre limité, plus élevée. D’autre part, André Wacinski a breveté un système très simple et bon marché pour la “boîte à vitesse” qui permet de transformer les deux rotations opposées en un seul mouvement.

Au final, à investissement égal, le coût du kWh issu de l’éolienne d’Eotheme devrait être de 25% inférieur à celui du kWh d’une éolienne traditionnel. Et vu la relative petite taille de l’engin, un parc d’éoliennes Eotheme produirait plus d’énergie au mètre carré. Seul bémol: la double hélice devrait être très légérement plus bruyante qu’une hélice à trois pales normale.

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