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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

30.06.2011

Une start-up valaisanne en Amérique

Michäel Dupertuis, CEO de Geroco, start-up établie à IdeArk de Martigny, s’est rendu à mi-juin durant une dizaine de jours aux Etats-Unis dans le cadre de la National Startup team. En exclusivité pour le blog The Ark, il revient sur ce périple et partage ses expériences. Interview…

SwissStartupBostonMichaël, que vous a apporté ce récent voyage aux Etats-Unis ?
Avant tout, ce périple m’a apporté un réseau solide composé de l'ensemble des entrepreneurs sélectionnés dans la National Startup team. Ces 10 jours ont été très intenses et les personnes que vous côtoyez pendant ce temps deviennent plus que des collègues, nous formions une confrérie!

De plus, nous avons pu ouvrir un dialogue complètement transparent dans une confiance réciproque entre CEO de jeunes start-up afin de nous entraider dans les situations difficiles que chacun d'entre nous traverse ou traversera.

Avez-vous pu bénéficier des expériences des autres membres de la National Startup Team ?
J'ai personnellement eu la chance d'apprendre énormément d'un entrepreneur gérant un réseau de distribution international alors que c'est exactement la problématique à laquelle nous faisons face chez Geroco actuellement. Réciproquement, je pense avoir pu contribuer à préparer certains membres du groupe à leur première levée de fonds.

Racontez-nous les principales visites professionnelles effectuées sur place…
Grâce à l'équipe organisatrice de Swissnex, le consulat de Suisse à Boston, l'entrée aux USA a été fracassante! Ils nous ont fait rencontrer les Venture Capitalist (VC) les plus réputés du marché - notamment dans le domaine des cleantech -, organisé des visites de start-up et d'entreprises à succès. 

Et comme si cela ne suffisait pas, nous avons eu la chance de bénéficier de cours pratiques, entrainements et épreuves avec des professeurs de haut vol de Babson, l'une des trois universités les plus réputées au monde dans l'entrepreneuriat!

Au delà des mots, l'exemple! En 10 jours, quatre VC m'ont demandé de les revoir pendant mon séjour à Boston pour discuter d'un investissement dans Geroco. Par rapport à l'ensemble de nos contacts européens, c'est deux fois plus de contacts concrets en huit fois moins de temps!

Encore plus fort, un de ces VC est en contact direct avec un investisseur privé de Suisse romande. Et grâce aux retours très positifs du VC sur notre entreprise, ce dernier a choisi de participer au tour de financement que nous sommes entrain de réaliser!

Quelles sont les principales différences constatées entre les USA et l’Europe ?
Les USA, c'est un empressement dans la conquête du monde! Les Venture Capitalist de Boston vous le disent sans cesse : "Grow Fast or Die".  C'est une mentalité qui pousse les gens à sortir de leur zone de confort et à tirer le meilleur d'eux-mêmes en ayant conscience qu'ils peuvent et vont très certainement échouer.

Et ce qui est le plus surprenant, c'est que les Américains vous demandent plutôt de citer vos échecs que vos réussites lorsqu'ils s'intéressent à vous. Après tout, c'est assez logique, car après un échec, vous pouvez être sûr que la personne ne fera pas deux fois les mêmes erreurs…Peut-être d'autres, mais pas les mêmes! Alors que s'il a eu de la chance et a réussi, qui dit qu'il a compris les clés de ce succès et qu'il pourra refaire le même coup ?

Que retenez-vous des conseils donnés par les Américains ?
L'état d'esprit dans lequel sont les entrepreneurs et investisseurs américains m'a inspiré et m'a donné le coup de « boost » nécessaire pour réaliser encore mieux et plus vite la vision de notre entreprise!

Après tout, notre équipe est en or, nos clients sont heureux, il n'y a "plus qu'à" grandir !

Quelles sont les perspectives qui s’offrent à votre entreprise suite à ce déplacement ?
Grâce aux nombreux retours et contacts créés à Boston, j'ai maintenant une image plus claire des possibilités qu'offrent les Etats-Unis en matière de développement d'affaires et je pense que ce pays jouera très prochainement un rôle important dans notre histoire.

Car l'ambition de Geroco est de devenir leader du marché international des économies d’énergie en  combinant les dernières technologies de l'information avec les meilleures solutions matérielles du marché  dédiées aux économies d'énergie. Clairement, cette ambition nécessitera des partenaires financiers qui partagent notre vision et souhaitent s'impliquer pour la réaliser. Peut-être que  de tels partenaires potentiels existent en Suisse et en Europe. Je serai ravi de les rencontrer. Dans le cas contraire, nous avons aujourd'hui une porte ouverte Outre-Atlantique et n'hésiterons pas à la franchir.

Recommandez-vous à d’autres startup de faire ce genre d’expérience ?
Ce qui est important, c'est de savoir ce que l'entreprise et l'entrepreneur ont besoin! Si l'entrepreneur  cherche à créer un réseau fort pour l'aider à passer à la prochaine étape de son business, qu'il souhaite internationaliser son entreprise comme c'est le cas pour Geroco ou simplement pour ressentir l'esprit entrepreneurial américain, allez-y!

Et n'ayez pas peur d'y aller trop vite! Il m'a fallu me présenter à deux reprises pour être sélectionné dans l'équipe des 20 meilleures « startupers »! Pour vous aider à vous représenter le type de participant, nous avions des entrepreneurs qui n'avaient pas encore créé leur entreprise jusqu'à des entrepreneurs qui avaient créé leur société douze ans auparavant!

Michäel Dupertuis, CEO de Geroco