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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

30.10.2015

Une ville de la côte d’Azur teste le réseau électrique du futur

Dans une région où les panneaux solaires privés sont très nombreux, comment utiliser au mieux la production, qui ne correspond pas forcément aux périodes de consommation? Est-il possible de réduire la pointe de consommation à l’échelle d’une ville, notamment en hiver? Et comment décaler ou faire baisser la consommation des clients? Telles sont les principales interrogations auxquelles le projet Nice Grid, développé depuis 2011 dans le sud de la France, souhaite répondre. 


«Nice Grid est un démonstrateur d’un réseau du futur», a précisé Kevin Mercier, membre de la direction des Opérations Méditerranée à ERDF. Ce dernier était de passage à la dernière Foire du Valais, dans le cadre de la Journée de l’Energie. Ce projet, subventionné par l’Union européenne et l’Etat français, est orienté avant tout sur les besoins sur le réseau de distribution, et ERDF en particulier. Il dispose d’un budget de 30 millions d’euros sur quatre ans, subventionné par l’Union européenne et l’Etat français. ERDF s’appuie sur plusieurs partenaires, comme Alstom, EDF ou SAFT.


Vrai enjeu de sécurisation du réseau
Nice Grid est principalement localisé à Carros, une petite ville de 12'000 habitants. La ville comprend tous types de clients: des industries, des logements collectifs et des logements particuliers. «La région de Carros compte beaucoup de producteurs photovoltaïques et est située en bout de ligne du réseau électrique: il y a donc un vrai enjeu de sécurisation de l’approvisionnement».
Le projet permet de tester «l’îlotage d’un quartier», qui consiste à déconnecter une zone du réseau électrique et le laisser autonome durant plusieurs heures. Nice Grid permet également d’activer les consommateurs et leur faire changer de comportement, en utilisant de manière judicieuse les compteurs intelligents et les possibilités de stockage. 
Des batteries ont en effet été installées à différents endroits du réseau. Une grosse batterie de 1MW à l’entrée de la ville, des batteries dans les postes de distribution et des plus petites batteries chez des particuliers. «Une vingtaine de clients ont également opté pour des batteries résidentielles de 4kW, qui permettent notamment de lisser les pointes», note Kevin Mercier.


Logiciel au cœur du projet
Le cœur du projet Nice Grid est un logiciel développé par Alstom et opéré par ERDF. Cet outil intègre des prévisions à J-1 au niveau de la consommation et de la production. «La valeur ajoutée pour les compteurs intelligents, qui permet de faire des prévisions client par client, est donc importante dans ce contexte».
Après la réalisation des prévisions, le logiciel identifie des besoins en énergie ou des capacités de production pour différents groupes d’utilisateurs (ménages, industries…). Des offres concrètes et chiffrées sont mises à disposition de ces groupes via des agrégateurs.  «Concrètement, les industries sont à même de fournir des capacités énergétiques aux ménages entre 18h00 et 20h00 par exemple. Les batteries permettent également de répondre à la demande des ménages durant ces heures».


Incitations financières pour changer de comportement
Reste à pouvoir modifier le comportement des individus. L’été, il s’agit d’inciter les gens à consommer entre 16h00-18h00, période du pic de production photovoltaïque. «Cela se fait par l’envoi d’un SMS ou d’un message informant les clients de tarifs spéciaux à des heures bien déterminées». L’incitation est principalement financière, qui est valable aussi pour les personnes qui laissent piloter à distance leur chauffage. «L’un des buts du projet NiceGrid est de déterminer quelle pourrait être la juste valeur à offrir pour la flexibilité de la consommation d’énergie».
La plupart des résultats du projet Nice Grid sont publics, via le site http://www.grid4eu.eu/.
 
Propos recueillis le 06.10.2015 lors de la Journée de l’Energie (Foire du Valais)