La crise du Covid-19 a forcé certaines PME à se réinventer et à trouver des parades pour continuer à exister et à vendre. C’est le cas de Mecatis, basée à Isérables. Son patron, Samuel Vuadens, a misé durant ces semaines de semi-confinement, sur le digital pour faire la promotion de ses services en lien avec la fraiseuse cinq axes Micro5. Et cela marche, avec de nombreux contacts clients. 

Samuel Vuadens était l’invité d’un récent talk en ligne organisé par Alp ICT, CimArk et la Fondation The Ark. A cette occasion, il a pu rappeler que son entreprise, fondée il y a douze ans, a été construite dès le début avec les outils connectés et internet. Pourtant, la crise du coronavirus a impacté la PME dès le début janvier avec les baisses de commandes dans l’horlogerie. « Dès le 18 mars, nous avons été complètement bloqués, avec nos 17 collaborateurs et nos locaux exigus ». 

Malgré l’arrêt de la production, Mecatis a mis en place différentes mesures, et notamment une organisation agile avec des revues journalières en ligne, pour la partie engineering. « Pour la partie clients, vu que les foires ont été annulées, toute notre communication a été faite en ligne, principalement sur LinkedIn et Google Adwords. Ces outils marchent bien et nous avons rentré beaucoup de devis, même davantage que durant les foires traditionnelles ». 

Moins de salons professionnels à l’avenir
Samuel Vuadens prévoit ainsi d’exposer plus que sur un salon professionnel cette année (contre trois de prévus initialement). « Ces sept semaines de confinement nous ont permis d’entrer une quantité importante de contacts clients. Il faudra voir les résultats finaux, mais j’ai le sentiment que l’on ne reviendra pas en arrière en ce qui concerne les foires et salons et que la clientèle internationale se traitera presque exclusivement avec les outils digitaux ». Le patron de Mecatis apprécie pourtant le contact humain. « J’ai envie de rencontrer mes clients, mais le digital permet de faire une présélection ». Les outils de téléconférence, largement utilisés depuis mars, vont perdurer dans la vie commerciale de Mecatis. « A priori, je ne vais plus sauter dans la voiture au premier téléphone pour aller voir un client ou un prospect ». 

Durant ces dernières semaines, Mecatis a peu investi au niveau matériel. En revanche, de gros efforts ont été faits en termes de formation des employés. « Nos collaborateurs ont pu apprendre à utiliser au mieux les outils et garderont ces savoirs à long terme ».  

Sprint de production jusqu’en juillet
La production recommence le 11 mai chez Mecatis, avec les contraintes de distanciation sociale, de séparation entre les espaces de travail et d’hygiène. « Nous serons en mode sprint jusqu’en juillet pour livrer les machines qui nous ont été commandées et arriver à produire au minimum deux machines par mois » 

Le carnet de commandes de la PME était bien rempli avant la crise. « Nous verrons pour l’avenir, mais je crains que les investissements dans de nouvelles machines ne baissent ». Samuel Vuadens anticipe déjà cette tendance, en proposant pourquoi pas des machines en location plutôt qu’à la vente. 

Pour rappel, Mecatis commercialise la Micro 5, une fraiseuse intelligente développée par la HE-Arc. Il s’agit de la première brique de Factory5, une usine digitale. « Elle est déjà en fonction, sur la base d’une solution open source. Cette plateforme peut être appliquée dans n’importe quelle entreprise et permet aux clients de savoir où en sont leurs commandes, mais également d’acheter des produits liés ». 

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Source : Live-Talk Alp ICT. Propos recueillis le 7 mai 2020.