Près de 80 personnes ont participé le 21 février dernier à la première InnoVibes de l’année, au BioArk de Monthey. Elles ont suivi avec intérêt l’intervention de Franck Lesueur, psychopraticien spécialisé dans la réduction du stress. En une heure, ce dernier a pu détailler les points clés de la méthode concrète qu’il enseigne depuis plusieurs années maintenant. L’audience a même eu droit à une séance expérimentale, en direct !

Les entrepreneurs de différents horizons ont cela en commun : leurs débuts dans l’entrepreneuriat se ressemblent étrangement. Nombreux sont ceux qui connaissent d’abord une grande motivation, avec l’acquisition des premiers clients et la fraîcheur amenée par cette nouvelle vie d’indépendant. Puis s’installe progressivement la routine et avec elle les nombreuses inquiétudes liées au statut d’entrepreneur (gestion des collaborateurs, pressions financières, digitalisation, concurrence …). Cela implique un état de veille permanent chez ces personnes, qui peut conduire à l’épuisement. Dès lors, une question primordiale se pose : comment agir efficacement lorsque le stress envahit toutes les pensées ?

« Aujourd’hui on est au-delà de l’accélération. Il y a une véritable compression. Le matin, on se dit que l’on a dix tâches à faire, finalement dans la journée il y en a 13-14. On se voit obligés de compresser notre temps », explique Franck Lesueur. Il paraît évident que, dans un tel contexte, des moments de décompression mentale sont nécessaires. En musique, ce qui fait l’harmonie, la beauté d’un prélude, c’est le silence entre les notes. Pour le cerveau, le mécanisme est similaire : à chacun d’apprendre à faire des pauses mentales, des silences pour que celui-ci fonctionne adéquatement.
 

Une méthode à la portée de tout en chacun
Les neurosciences estiment que, si l’on apprend la connexion, il est indispensable d’apprendre la déconnexion. Avec l’arrivée, depuis quelques années maintenant, du travail multi-tâches et des transformations digitales, l’humain est tout le temps sollicité par l’ordinateur. Les scientifiques ont par ailleurs démontré que le temps d’attention a diminué, de même que la compétence mentale. Il est donc essentiel d’adapter le cerveau humain à l’outil numérique. Pour ce faire, Franck Lesueur est convaincu par les méthodes de déconnexion mentale.

Concrètement, l’orateur présente deux pistes à suivre, l’une issue de la méditation, qui amène au contact avec le vide. L’autre, plus proche de l’hypnose, se pratique avec un but précis : celui de modifier un comportement, de transformer quelque chose en soi. Pour les deux approches, il est nécessaire d’être immobile. « Ensuite, à vous d’attraper votre respiration, sentez-la. Comptez jusqu’à 10 pour l’expiration », détaille Franck Lesueur. Le relâchement corporel est la prochaine étape de la méthode : mâchoire, visage, etc… tous les muscles doivent être relâchés et détendus. 

Conscience, respiration et … le vide
Au moment où la personne se sent totalement relâchée, elle doit ramener sa conscience au moment et observer son esprit. Elle entre alors dans une sorte de flottement, de vide. « Ce n’est peut-être pas très rock’n’roll, mais c’est ce que l’on recherche ! » Même si ce moment ne dure que quelques secondes, cela permet de régénérer l’intérieur. Ce « rien » a une fonction très importante pour l’humain, il permet de stimuler la partie du cerveau qui gère la créativité.

En s’accordant ce temps de déconnexion mentale, la personne réapprend au cerveau à être en état de pause, état qu’il connait de moins en moins avec le rythme effréné que lui impose les multiples sources de sollicitation externes.

Le principal avantage de cette méthode réside en sa facilité de pratique. En effet, cet outil peut s’utiliser où que vous soyez, à n’importe quel moment. « J’ai sept minutes d’avance ? Je reste dans ma voiture et je le fais ! », précise le psychopraticien. L’économie de la connaissance a besoin de personnes formées à ces méthodes et la société l’a bien compris. Aujourd’hui, ces techniques sont enseignées à l’école, dès l’enfance. « En tant qu’entrepreneurs, à vous de vous former également. Car bientôt, vous aurez à faire à une nouvelle génération de jeunes qui auront cette capacité de déconnexion ! »

Propos recueillis le 21 février au BioArk (Monthey)