Et si un simple coup d’œil pouvait engendrer des actions concrètes ? Sur le site de l’institut de recherche Idiap à Martigny, la jeune pousse Eyeware développe une technologie logicielle de suivi de la tête et du regard pour les webcams et les capteurs 3D. L’entreprise s’est donnée pour mission d’améliorer les interactions entre l’homme et la machine par le suivi oculaire. Rencontre avec Joachim Moussalli, ingénieur en intelligence artificielle chez Eyeware, pour qui travailler au sein d’une start-up s’apparente à jouer le rôle d’un véritable couteau suisse !

Depuis ses débuts en 2016, l’entreprise Eyeware a parcouru passablement de chemin. Sa technologie est aujourd’hui reconnue par les leaders des secteurs de l’électronique et de l’automobile. Concrètement, celle-ci fournit des données de suivi oculaire précises et efficaces pour comprendre, modéliser et reproduire le comportement humain avec des machines intelligentes. Evoluant dans l’environnement dynamique d’une start-up innovante, Joachim Moussalli nous parle de durabilité et des prochaines étapes qui attendent Eyeware.
 

Fondation The Ark : Travailler dans une start-up, ça représente quoi au quotidien ?
Joachim Moussalli : Avant tout, je pense qu’il est important de souligner que l’entrepreneuriat, c’est beaucoup de galères ! Personnellement, je ne suis pas entrepreneur. Ce sont les trois co-fondateurs d’Eyeware qui ont effectué un travail incroyable pour mener l’entreprise là où elle est aujourd’hui. Très concrètement, travailler dans une start-up demande beaucoup de souplesse et beaucoup de résilience. Il est important de savoir s’entourer et d’avoir une belle équipe, sur qui compter. Au sein d’une start-up, il y a beaucoup de moments difficiles, notamment sur le plan financier, lorsqu’il faut trouver des investisseurs qui croient en vous.

De l’autre côté, le Valais dispose d’un écosystème qui soutient l’innovation et qui nous a beaucoup apporté, notamment par le biais de la Fondation The Ark et du Centre de cautionnement et de financement. Nous avons également la chance d’être très proches de l’institut de recherche Idiap, avec qui nous collaborons beaucoup. Actuellement, nous travaillons ensemble sur différents projets Innosuisse.
 

Fondation The Ark : Comment s’inscrit la durabilité dans votre entreprise ?
Joachim Moussalli : Pour moi, la durabilité, c’est une thématique vraiment importante et je suis content de travailler au sein d’une start-up, et pas pour une grande boite polluante. En tant qu’entreprise de software, Eyeware consomme relativement peu de ressources. Par contre, la gamme de produits que nous proposons augmente, par exemple, la consommation d’électricité. Nous réfléchissons à économiser de l’énergie en proposant des fonctionnalités qui permettent d’éteindre l’écran lorsque l’utilisateur ne le regarde pas ou de le verrouiller. 

Fondation The Ark : Quelles sont les prochaines étapes pour votre entreprise ?
Joachim Moussalli : Prochainement, notre nouvelle application Eyeware sense va sortir et, je l’espère, prendre de l’ampleur.  A court terme, nous espérons continuer notre collaboration avec AMD sur des projets d’innovation à large spectre, ainsi que pour notre application bureautique. Nous aimerions également développer notre propre base de clients. Et pourquoi pas un jour intégrer notre logiciel dans tous les téléphones et tous les ordinateurs !


Fondation The Ark : Vous nous parlez du lancement de votre application Eyeware sense, à qui va-t-elle profiter ?
Joachim Moussalli : Elle est utile aux personnes qui travaillent sur plusieurs écrans, je pense notamment aux développeurs. Plus globalement, toute personne qui utilise un ordinateur peut être intéressée par notre application. Elle a un côté ergonomique, qui permet de gérer la souris rien qu’avec le regard. Une autre option permet de téléporter la souris à l’endroit où l’utilisateur le souhaite, simplement en regardant la partie de l’écran qui l’intéresse. C’est très pratique sur les grands écrans. 

Au niveau de la protection des données, notre logiciel est également très intéressant : en activant une option, il est possible de masquer toutes les informations qui apparaissent à l’écran sauf celles que l’utilisateur regarde. Eyeware sense dispose aussi de fonctionnalités d’économie d’énergie, en particulier pour l’éclairage.