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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

10.06.2013

Internet provoque un profond changement de notre rapport à la santé

e-health_technoark_2013_01Protection de la vie privée, utilisation du nombre impressionnant de nouvelles données informatiques et modifications des relations entre les patients et le corps médical: tels sont les principaux enjeux de la santé numérique de demain.

Une chose est sûre: internet est en train de changer profondément notre approche de la santé, que l’on soit patient ou traitant.


 

 

Ces thématiques ont été abordées vendredi au TechnoArk de Sierre, à l’occasion de la première journée E-health. Cette manifestation, organisée par la HES-SO Valais Wallis et la Fondation The Ark, a attiré plus de 160 personnes, pour la plupart des professionnels de la santé ou de l’informatique. «Le e-health est une convergence entre deux mondes: les technologies de l’information et les sciences de la vie », a rappelé François Seppey, président de la Fondation The Ark et directeur de la HES-SO Valais Wallis.

La fin de la «médecine paternaliste »
Selon le professeur Jacques Fellay, qui travaille au décryptage du génome humain à l'EPFL, la révolution de la santé arrive à grands pas. « Il faut oublier la médecine paternaliste. Place maintenant à la médecine des 4P: préventive, prédictive, participative et personnalisée ! »
La santé va devenir de plus en plus préventive et moins curative, ajoute Simon Mercer, chercheur chez Microsoft.  Elle s’appliquera individuellement à chaque patient. « L’impression individuelle de prothèses ou d’organes est en cours. À terme, on pourra également fabriquer des médicaments spécifiques à chaque individu ».

Les données, nerf de la guerre
30% de toutes les données stockées dans le monde concernent la santé, rappelle Henning Müller, responsable unité eHealth à la HES-SO Valais-Wallis. « Les médecins deviennent des gérants de données. Celles-ci sont critiques pour la survie des patients », précise pour sa part Dominik Aronsky, professeur à l’Université Vanderbilt (USA). L’enjeu consiste à les collecter, les trier, mais également les analyser.
La clé de la santé numérique est la connexion des données entre elles. Cela permet d’avoir une interprétation fiable de celles-ci, selon Michael Schumacher, professeur à l’unité eHealth de la HES-SO Valais Wallis. Le e-health doit s’occuper des gens, des processus et ensuite de la technologie, dans cet ordre de priorité, affirme Dominik Aronsky.

Outils concrets d’aide pour le personnel soignant
Des logiciels et applications sont là pour aider les médecins. Certains d’entre eux fonctionnent déjà pour le mieux, que ce soit au niveau international ou au niveau local. Le portail hollandais Portavita permet des interactions directes entre médecins et patients. Des réseaux sociaux de patients sont également en train de voir le jour.
Au niveau valaisan, l’entreprise SISPha développe une plateforme de suivi thérapeutique, qui permet entre autres, aux pharmaciens de vérifier que les patients prennent correctement leurs médicaments. De son côté, le logiciel de la PME valaisanne Logival, aide les médecins dans un grand nombre de domaines. « La principale crainte du corps médical dans le cadre du e-health est la barrière que représente l’ordinateur dans sa relation avec le patient. Notre travail contribue à la faire tomber », précise Samuel Gaillard, directeur de Logival.

Internet dans la e-santé
Après avoir consulté internet, certains patients changent leur décision de traitement, sans pour autant faire attention à la source et la qualité de l’information.  Internet fait évoluer le domaine. Il offre également de nombreux challenges, notamment sur la véracité et la fiabilité des informations à disposition, précise Célia Boyer, directrice de la Fondation Health on the net. Les utilisateurs sont plus actifs. « À terme, internet consolidera la relation patient-médecin. Les médecins verront les effets positifs à long terme ».
« Il y a 10 ans, le e-health et le dossier électronique du patient n’étaient qu’une utopie », a rappelé Esther Waeber-Kalbermatten, conseillère d’Etat et ministre de la Santé en Valais. Le e-health est aujourd’hui une réalité dans laquelle le canton du Valais s’engage, notamment par le biais du projet Infomed.

 

Propos recueillis le 7.6.2013