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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

16.03.2020

L’usine connectée, plus productive et génératrice d’emplois !

ACTUS

L’usine du futur est connectée et s’appuie sur des machines ou des robots qui lui permettent d’augmenter sa productivité. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives pour certaines régions en proie à des délocalisations dans ces dernières décennies. D’autant que l’industrie 4.0 n’est pas tueuse d’emplois, bien au contraire. Telles sont les principales convictions de Christophe Deshayes, président de Digital Matters et chercheur à l’Ecole de Paris de management. Il était présent à la 16e Conférence TechnoArk, organisée à fin janvier dernier à Sierre. 


L’industrie 4.0 a véritablement démarré vers 2010 en Allemagne, et vers 2015 en France. Les efforts portent leurs premiers fruits aujourd’hui dans l’Hexagone, avec l’apparition d’une multitude de sites vitrines en France, ainsi qu’une revivification incroyable. « La tendance au digital est là, dans tous les pays », selon Christophe Deshayes.

Dans les PME, au contraire des grandes industries, la transformation est progressive. Vu que ces entreprises ont en principe qu’une seule usine, elles digitalisent progressivement et l’acceptation sociale se pose dès le début du processus. Mais dès qu’une première machine – un robot ou une imprimante 3D – est introduite dans la chaîne de production, le mouvement s’accélère. « Et les entrepreneurs sont souvent surpris de l’enchaînement des choses, notamment les gains de productivité… et l’envie de nouvelles machines ». 

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les robots ne sont pas uniquement destinés aux grandes séries de production. Ils amènent des gains de précision aux entreprises et une productivité qui peut augmenter d’un facteur 15. « Ça décoiffe, mais il faut maîtriser cela au niveau de l’entreprise ». 

 

La machine, ce précieux assistant
Christophe Deshayes s’inscrit en faux contre la croyance qui dit que le digital tue les emplois. Selon lui, les machines permettent l’arrivée de nouveaux clients. Toutes les entreprises françaises qui se sont lancées ont créé de l’emploi. Bien entendu, le robot ou la machine doivent être utilisés judicieusement, pour aider les employés à faire quelque chose de mieux ou de manière plus efficace. « C’est davantage un assistant ». 

L’autre aspect essentiel est l’apprivoisement des machines. « Les entreprises doivent investir dans la personnalisation de la machine afin de qualifier la technologie et de la calibrer ». Christophe Deshayes estime que pour un million d’investissements, il en faut deux d’investissements annexes. « Si l’on ne va pas plus loin que la machine standard, cela ne va pas fonctionner. La valeur ajoutée est sur ce que l’on ajoute sur la machine ». 

 

Impact sur l’interne aussi
La digitalisation a également un impact sur le fonctionnement interne des entreprises. « Les décisions doivent être prises au plus près de la production et non plus transiter par plusieurs couches hiérarchiques ». L’usine 4.0 est donc un état d’esprit, qui doit se refléter dans le fonctionnement interne. « L’usine est forcément propre et rangée, puisque les robots ne peuvent pas enjamber ce qui traîne ». 

Le 4.0 permet également un phénomène multiplicateur. « Le nombre de robots se multiplie, tout comme les besoins de formation. Les équipes se mettent à générer des idées, et cela va souvent plus loin que celles qui sont dans la tête des patrons ». 

 

Image à redorer
L’un des grands défis à régler est l’image de l’industrie, et donc le recrutement d’employés qualifiés. Il est important de convaincre les populations de changer leurs représentations sur les usines. « L’usine du futur n’est ni sale, ni éreintante, ni bruyante, ni polluante, ni sans avenir. Elle est sûre, propre, collaborative, créative et respectueuse de l’environnement. Il faut expliquer cela, y compris dans l’éducation des générations futures », conclut Christophe Deshayes.  
 

Pour en savoir plus sur l’usine du futur, vous pouvez visionner la vidéo ci-dessous :

 

Propos recueillis le 31 janvier lors de la Conférence TechnoArk