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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

14.11.2014

La solution de FairTrace permet d’aller au-delà du marketing

Entreprises

Tout savoir en temps réel de la chaîne de production en textiles ou en cosmétiques. Stopper la production en cas d’urgence, c’est possible grâce à l’outil développé par FairTrace, start-up installée au TechnoArk de Sierre.

 

Succès à peine le logiciel breveté
Début 2014, après un an d’existence seulement, avec son outil FairTrace Traceability Tool, FairTrace fait partie des «50 start-up dans lesquelles investir», selon le magazine Bilan. Il s’agit d’une solution informatique avant-gardiste et brevetée permettant d’assurer la traçabilité totale des biens, des ingrédients et de garantir leur origine dans les domaines textile (en phase de commercialisation), cosmétique et alimentaire (encore en développement). Ce qui vaut une telle cote à ce nouveau produit? Certes la tendance du marché et les exigences des consommateurs à de plus en plus de transparence mais aussi les exigences légales internationales de plus en plus strictes. L’Union européenne s’est notamment dotée d’un nouveau cadre règlementaire sur les produits chimiques (REACH) qui peut, dans les mauvais cas, aboutir au blocage des marchandises lors d’un contrôle frontalier.

 

«Nous sommes les alliés des producteurs et des marques»
«Mais il ne faut pas oublier l’esprit dans lequel nous avons développé notre Traceability Tool», précise Bertrand Baeriswyl, CEO de FairTrace. «Nous ne sommes ni un label, ni un organe de contrôle. Nous vendons une solution de traçabilité via le web avec une vraie démarche de partenaire pour donner de la valeur à la filière de production. Par contre, rien n’échappe à la démarche: dans le domaine textile, le producteur de laine ou de coton, le fileur ou l’entreprise de colorant devra répondre à un questionnaire qui tient sur une application mobile mais qui suit scrupuleusement toutes les étapes de la production. C’est grâce au partenariat avec une entreprise textile (Importexa à Lutry) que nous avons pu définir les besoins de la branche et donc établir un modèle de données qui tienne la route! Sans cela, nous n’aurions pas vendu un seul logiciel!»

 

Comment ça marche?
FairTrace Traceability Tool, c’est donc un formulaire sur application mobile à remplir par chacun des intervenants de la "supply chain". Toutes les données arrivent centralisées via Internet sous la forme d’un tableau de bord chez le client final qui peut suivre, en temps réel, l’évolution du produit à chaque étape de sa transformation. L’entreprise Swisswool et sa centrale d’achat et de revalorisation de la laine suisse à Turtmann (VS) a été le premier client à acheter l’outil de traçabilité FairTrace. Des alertes signalent les non-conformités dans la chaîne de production, ce qui permettrait par exemple de stopper le processus en cas de besoin, même à l’autre bout du monde.

 

Mieux que des déclarations, des informations vérifiables
«"From sheep to shop" le slogan de Swisswool, c’est juste la réalité!» s’exclame Bertrand Baeriswyl: «du nom de l’éleveur de mouton à chacune des substances utilisées, Swisswool dispose de toutes les informations. Il y a déjà beaucoup de bonnes choses qui se font en matière de traçabilité. Notre outil permet de les valoriser mais le but de FairTrace est d’amener les marques à dépasser le marketing déclaratif et à garantir une production éthique. Notre outil permet d’accéder aux informations et au besoin de les vérifier: si la marque le souhaite, elle peut résumer l’histoire et le vécu du produit dans un QR Code FairTrace apposé directement sur le produit. On imagine l’intérêt de la démarche, par exemple pour les consommateurs allergiques à certaines substances présentes dans les textiles, les cosmétiques ou les aliments.»

 

L’avenir
Parce que l’avenir pour FairTrace, ce sont les cosmétiques et l’alimentaire. «Contrairement à la pharma, aucun outil de traçabilité complet n’existe dans la cosmétique», déclare Frédéric Bagnoud, coach platinn du projet. «Nous allons procéder comme pour l’application textile, sauf que dans ce premier cas, c’est l’entreprise de la branche, Importexa à Lutry (exportatrice de textiles dans le monde entier), qui était demandeuse. Pas besoin de chercher le partenaire pour définir le modèle de données!» Depuis, le propriétaire d’Importexa, Philippe Cloux, et l’un de ses directeurs, qui n’est autre que Bertrand Baeriswyl, ont fondé FairTrace afin de commercialiser l’outil; cette fois sur les marchés cosmétique et alimentaire. «Dans ces deux domaines, plusieurs entreprises évaluent notre projet», poursuit Bertrand Baeriswyl. «Nous sommes proches du but: signer un contrat fin 2014 avec l’une d’elle.» Au final, la collaboration entre les instances publiques et privées - la CTI (Commission pour la Technologie et l’Innovation), The Ark (la Fondation pour l’innovation en Valais), CimArk (l’antenne valaisanne de platinn), la HES-SO Valais, l’Institut informatique ICARE à Sierre et Importexa - profitera à trois branches économiques majeures et à tous leurs acteurs en Suisse et à l’étranger.

 

L’apport de platinn
«Philippe Cloux et Bertrand Baeriswyl, qui a pris la direction du projet, ont très vite saisi les potentialités de l’outil développé pour les deux nouveaux marchés visés alors que dans un premier temps, FairTrace Traceability Tool s’adressait au textile seulement», souligne Frédéric Bagnoud, coach platinn. «Nous sommes aujourd’hui très avancés dans le développement de l’application cosmétique. Ce qui leur manquait et que j’ai pu leur apporter: les connaissances du marché IT afin de définir les besoins actuels de la cosmétique mais aussi afin d’élaborer une offre et une politique de prix cohérentes. Quel prix proposer quand on ne dispose d’aucun référentiel? Il s’agit de ne pas se tromper: la concurrence existe et il ne faut pas arriver trop tard. Les compétences de Sarah Schneider, biologiste et experte en cosmétique expliquent aussi largement le succès du projet», conclut Frédéric Bagnoud.

 

L’avis de l’entrepreneur
«Oui, grâce aux deux excellents Frédéric Bagnoud et Sarah Schneider, nous avons gagné six mois à une année», confirme Bertrand Baeriswyl, CEO de FairTrace. Nous étions certes hyper-convaincus de notre produit tant ses performances ont fait la preuve dans le textile. Proposer un outil qui crédibilise et valorise toute la chaîne de production d’un client est un argument hors pair… mais encore faut-il savoir lui parler. Un expert en cosmétique veut parler à un expert de son domaine. C’est là que l’intervention de Sarah Schneider a fait la différence: ses connaissances pointues dans la branche ont été indispensables pour avancer dans les premiers contacts pour trouver une entreprise pionnière et oser dire aux clients potentiels: «Vous savez que vous devez répondre rapidement à la nouvelle norme européenne REACH en matière de produits chimiques? Notre logiciel est l’outil clef en main pour y arriver.» «Oui, c’est ainsi qu’une experte du domaine doit leur parler. La montre tourne pour nous, mais aussi pour nos clients et nous ne serons pas en retard», conclut Bertrand Baeriswyl.

 

Pour en savoir plus...
www.fairtrace.ch

 

Source de l’article : Magazine Focus, édité par la plateforme d’innovation romande platinn. Article rédigé par Nathalie Bloesch.