L’abandon du taux plancher franc suisse - euro était une décision «inévitable» en raison notamment de la situation internationale. C’est ce qu’a souligné Thomas Jordan, directeur de la Banque nationale suisse (BNS) à l’occasion du Forum Business Valais, qui s’est tenu le 19 novembre dernier à Sierre. Le franc fort était au centre des discussions.

Le traditionnel Forum Business Valais a attiré les foules. Près de 250 personnes se sont réunies pour écouter Thomas Jordan mais également le conseiller d’Etat Jean-Michel Cina. Ce dernier a rappelé que nous vivions dans un monde globalisé et étions tributaires de forces économiques qui vont bien au-delà des enjeux locaux ou nationaux. «Nos entreprises ont déjà dû composer par le passé avec un franc fort. Soit dit en passant, cela a dynamisé notre compétitivité et notre capacité d’innovation».

Business Valais, qui regroupe l’ensemble des organismes de la promotion économique valaisanne, permet de soutenir les entreprises. «Tout ceci ne pourra pas remplacer l’intelligence, la persévérance, la clairvoyance des entrepreneurs qui sont sur le terrain et qui prennent les décisions au quotidien. Il n’y a pas de recette universelle, mais uniquement un judicieux mélange de différentes mesures», a rajouté Jean-Michel Cina.

«Pleinement conscience des implications»
«Nous avons pleinement conscience des implications de la suppression du taux plancher», a déclaré pour sa part Thomas Jordan. Selon lui, nous sommes aujourd’hui face à une faiblesse de l’euro plutôt qu’à un franc fort. Le maintien du cours plancher risquait d’entraîner une perte de contrôle de la politique monétaire suisse. «Une suppression plus tardive aurait conduit à des coûts exorbitants pour la BNS».

Le franc reste surévalué aujourd’hui. «Nous savons que cela cause des soucis aux entreprises. Mais j’admire leur réaction pour trouver des solutions viables». Thomas Jordan s’est dit «prudemment positif» quant à l’évolution des exportations et des nuitées touristiques. Le but de la BNS est d’affaiblir à terme le franc suisse grâce à différentes mesures sur les taux d’intérêt et des interventions sur le marché des changes.
 

Propos recueillis le 19 novembre