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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

28.09.2018

Prêts pour créer l’architecture énergétique du 21e siècle ?

ACTUS

Alors que l’architecture énergétique du début du 20e siècle faisait face à des problèmes de simplicité, la production distribuée et les nombreuses sources de fournisseurs que connait le système énergétique actuel ont complexifié le secteur, de manière plus ou moins organisée. Dès lors, comment coordonner efficacement un tel environnement ? C’est la question à laquelle a répondu Jon Ferris, directeur de la stratégie chez Electron (Angleterre) lors de l’Event Smart Energy d’août dernier.

L’entreprise anglaise Electron s’est donné pour mission de créer des solutions innovantes et collaboratives pour le marché de l’énergie, basées sur la blockchain. L’utilisation de cette technologie décentralisée permet de développer une infrastructure partagée pour les marchés de l’énergie. A ce jour, Electron a développé deux plateformes : la première facilite l’enregistrement des compteurs, la seconde consiste en un espace de négociation flexible.


Vers une meilleure utilisation des données
Pour Jon Ferris, la gestion et l’utilisation actuelle des données constituent un frein à l’efficacité de la transition énergétique. En effet, un nombre gigantesque de données énergétiques est produit aujourd’hui, mais ces dernières ne sont pas analysées de manière efficiente. Les acteurs du marché s’attardent sur les prix plutôt que sur les coûts, sur les énergies renouvelables plutôt que sur les émissions. Finalement, « nous mesurons ce que nous pouvons, pas ce qui est important ».

De même, les consommateurs et petits actifs sont invisibles sur le marché énergétique et ne reçoivent que peu d’informations. Il n’existe pas de dispositif efficace pour leur montrer la valeur complète du système, tant au niveau local que national. Les règlementations complexes auxquelles est soumis le secteur énergétique ne facilitent pas la bonne information et la compréhension par ces utilisateurs. Une meilleure information impliquerait davantage l’ensemble des acteurs du marché énergétique.
 

Des plateformes qui connectent toutes les parties !
Aujourd’hui d’autres plateformes du type « Electron » se développent en Europe, dans le but d’agréger les données et de prendre des mesures de contrôle. L’enjeu est maintenant de coordonner ces différentes plateformes et permettre l’utilisation de valeurs communes. Ces plateformes doivent également intégrer les systèmes existants et favoriser la participation des clients. 

« Nous espérons que nous aurons prochainement un premier marché de négoce de capacités », explique Jon Ferris. Cependant, une fois qu’un accord est conclu entre deux utilisateurs de la plateforme, il est transmis sur un autre système qui met dix jours à valider l’opération. Des efforts importants doivent donc être fournis pour améliorer l’efficacité des échanges !

Finalement, créer l’architecture énergétique de demain revient à « créer un système qui maximise la participation des différents acteurs et la production d’énergies propres », selon Jon Ferris. Les marchés, les incitations, les réglementations, les institutions de gouvernance permettent de nouvelles façons de faire, il s’agit maintenant de faire perdurer le jeu. L’accent est à mettre sur le partage des données, l’analyse efficiente de celles-ci et l’incitation à donner à toutes les parties pour partager leurs données.
 

Propos recueillis le 31 août 2018 lors de l’Event Smart Energy