Comment faire parler de sa PME dans les médias ?
Pour un chef d’entreprise, il n’est pas toujours aisé de réussir à faire parler de sa PME dans les médias. Florian Barbey, rédacteur en chef de Radio Chablais, a donné quelques conseils pour y parvenir lors de la dernière Rencontre de l’Incubateur, qui s’est tenue au BioArk de Monthey. Lorsque l’entreprise traverse une phase positive, il est important de comprendre le journaliste, qui aspire à un intérêt public. En période de crise, il ne faut pas se cacher et affronter les questions et demandes.
Il existe souvent des malentendus entre les entreprises et les journalistes, précise Florian Barbey. Selon lui, il est utile de différencier la communication par beau temps (tout va bien : une entreprise, des emplois ou une innovation sont créés) et la communication par temps maussade (l’entreprise a des difficultés ou doit licencier). La manière d’appréhender les choses n’est pas la même.
La vulgarisation est essentielle
Lors d’une communication par beau temps, il s’agit avant tout pour le chef d’entreprise de susciter de l’intérêt. Souvent, il y a là un premier malentendu. « Les entreprises pensent qu’il suffit de diffuser un communiqué ou qu’il est utile de rappeler huit fois le journaliste ». Pour susciter l’intérêt de la part du journaliste, la vulgarisation est essentielle, surtout lorsque l’on est actif dans des domaines techniques ou technologiques.
L’effort de vulgarisation doit être partagé entre le journaliste et l’entreprise. « Mais l’effort essentiel est à faire par l’entrepreneur, qui doit ouvrir les yeux du journaliste sur son produit ou son innovation », souligne Florian Barbey.
Il est évident que certaines thématiques intéressent davantage que d’autres. « La création d’emplois représente un intérêt, tout comme l’innovation ». D’une fois que vous avez suscité l’intérêt, il s’agit de faire passer votre message. A ce stade, la presse écrite est probablement celle qui vous « trahira » le moins. Elle offre en effet davantage de place pour expliquer les choses. « Au niveau de la radio, les interviews dans les flashs d’informations dépassent rarement 45 secondes. « D’où une certaine frustration, puisque certaines parties de votre discours auront été choisies de manière arbitraire. Il faut vous y faire, ce sont nos contraintes ».
Communication en période de mauvais temps
La communication de crise a connu quelques exemples ces derniers mois dans le Chablais (Tamoil ou de certaines entreprises du site chimique). Ces grandes entreprises ont souvent des centres de compétences assez éloignés et ne sont pas toujours intéressées par les petits médias régionaux. « Pour Tamoil, des dizaines de sujets ont été diffusés sur Radio Chablais, mais seulement deux fois avec quelqu’un de l’entreprise».
Au contraire des cellules de communication des grandes entreprises, les syndicats savent que les petits médias sont là. Ce sont d’ailleurs souvent les syndicats qui alertent de suppressions d’emplois ou de situation de crise. « Les entrepreneurs n’osent pas toujours affronter ces situations difficiles. C’est une erreur. Il vaut mieux expliquer les choses plutôt que de laisser aller les fantasmes et rumeurs ». Dans tous les cas, il ne faut jamais avoir peur de communiquer, conclut Florian Barbey.
Découvrez ici l'interview complète de Florian Barbey.
Propos recueillis le 20 mai 2016