Biotechnologies : la start-up Ceidos vise une industrialisation de son produit en 2023
L’année 2023 sera très intéressante pour la start-up Ceidos, basée au BioArk de Monthey et accompagnée dans le cadre de l’Incubateur The Ark. Cette dernière va lancer une levée de fonds ces prochains mois, afin de financer l’industrialisation de son produit. Son innovation est une machine compacte qui permet d’analyser, de manière automatique et stérile, les contenus de bioréacteurs dans lesquels sont produits des médicaments ou thérapies cellulaires.
« Beaucoup de médicaments que nous utilisons sont produits par des cellules en culture. C’est le cas de nombreux vaccins, de certains anticorps ou même de l’insuline », rappelle Sébastien Walpen, co-fondateur de Ceidos. Pour produire ces médicaments, il est nécessaire d’avoir recours à des bioréacteurs. Ces bioréacteurs sont des contenants fermés et stériles, dans lesquels on cultive des cellules. A l’intérieur, il est possible de maîtriser tous les paramètres (températures, acidité du milieu de culture, taux de glucose…).
« Mais pour savoir ce qu’il se passe à l’intérieur des bioréacteurs, il faut venir quotidiennement prélever des échantillons afin de les analyser sur des machines externes », selon Sébastien Walpen. Chaque fois que l’on fait cela, une brèche est ouverte dans le bioréacteur, en risquant ainsi d’y faire rentrer une bactérie et donc de contaminer tout le contenu. « Cela peut mettre en danger certains patients en attente de thérapies cellulaires sur mesure, ou alors avoir des enjeux économiques énormes lors de grosses productions ». Ces analyses sont également peu fiables, avec des grandes variations en fonction des opérateurs. Les tests sont également destructifs, vu que les cellules prélevées sont perdues. Cela peut être problématique dans le cas de petits volumes de production.
Des coûts divisés par dix et des analyses plus fiables
Ceidos a donc développé une machine, le C-Netics. Celle-ci fait à peu près la taille d’une boîte à chaussures. « Un kit stérile, à usage unique, est connecté au bioréacteur. Les cellules sont pompées automatiquement dans le C-Netics et passent au travers d’une cartouche d’analyse, avant d’être réinjectées dans le bioréacteur ». Pendant tout le processus, le bioréacteur reste fermé. Il n’y a donc pas de risque de contamination. Les mesures sont beaucoup plus fiables puisqu’elles peuvent se faire, au besoin, chaque trois minutes plutôt qu’une fois par jour.
« Les coûts sont divisés par dix par rapport aux solutions actuelles, sans oublier que les données d’analyse sont également accessibles hors de la salle blanche. Il est possible de consulter les données d’analyse en tout temps, même sur un smartphone ». La machine fonctionne avec un kit à usage unique qui se compose d’une une cartouche d’analyse utilisant des micro-électrodes pour tester la viabilité des cellules.
Finalisation du software et levée de fonds
Ceidos a été fondée en 2019 par Sébastien Walpen et Léonard Barras. Son produit est bien avancé, avec plusieurs prototypes déployés en milieu industriel. « Pour 2023, nous espérons finaliser tout ce qui touche au software et de lancer la production industrielle. Nous allons lancer une levée de fonds pour concrétiser ces ambitions ».
Informations complémentaires : www.ceidos.com