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BLOG D’INFOS DU VALAIS TECHNOLOGIQUE, INDUSTRIEL ET INNOVANT

10.08.2020

La libéralisation totale du marché aurait de nombreux avantages pour la Suisse

ACTUS

La libéralisation totale du marché de l’électricité permettrait de résoudre certains problèmes importants qui touchent actuellement le domaine. Elle permettrait par exemple de diminuer les risques pour les contribuables, de limiter les conflits d’intérêt et d’éviter les distorsions du marché. C’est la conviction du think tank Avenir Suisse. Lors du dernier Event Smart Energy à Sion, Samuel Rutz, responsable recherche, a ainsi appelé à la tenue d’un débat, afin de savoir où veut aller la Suisse dans ce domaine.   

Depuis 1990, il ne s’est pas passé grand-chose dans le domaine de la libéralisation en Suisse, et notamment dans l’énergie. En 2009, le marché électrique a été partiellement ouvert et le monopole postal assoupli. « Mais il n’y a pas eu de libéralisation globale, et pas de volonté politique d’aller jusqu’au bout des choses. Nous sommes restés à mi-chemin, avec des structures bizarres qui cohabitent avec de grandes entreprises », note Samuel Rutz.  

Une libéralisation permettrait de limiter les risques financiers pour les contribuables. C’est particulièrement vrai lors d’une mauvaise gestion ou de l'expansion sur de nouveaux marchés. « Certains investissements sont colossaux, comme les quelque 200 millions dans le chantier de Nant de Drance. De ce fait, les risques pour le contribuable sont grands ». La dévaluation d’entreprises comme Alpiq ou Axpo revient également à une perte de valeur pour le peuple suisse. 
 

Ne pas mélanger les politiques 
Dans le domaine de l’énergie, le système de propriété est très complexe, avec beaucoup d’accords passés entre les différentes entreprises. Ces interdépendances sont notamment un risque en cas de faillite. La libéralisation permettrait ainsi de prévenir les conflits d'intérêts et de garantir l'indépendance politique. « En Suisse, on mélange la politique énergétique avec la politique financière. C’est par exemple le cas des retours de concessions : le montant octroyé est indépendant du prix de la production. Ces retours de concessions sont utilisés pour l’équilibre financier entre les régions. Mais il ne faudrait pas mêler la politique énergétique pour garantir cet équilibre ».  

L’ouverture totale du marché préviendrait en outre les distorsions du marché et les inefficacités causées par les activités des entreprises publiques. « La Suisse est très créative pour développer de nouvelles subventions : prime pour les grands ouvrages hydroélectriques, subvention pour les énergies renouvelables, taxes diverses… Or, cela nuit au marché. »  Il est également important que la Suisse puisse s’ouvrir aux autres pays dans ce domaine, y compris pour les investissements.  

« L’ouverture du marché actuelle n’est pas un succès. C’est un mi-chemin et on est pris entre deux chaises ». Selon Samuel Rutz, il serait donc intéressant de relancer le débat pour savoir où on veut aller.  

 

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Propos recueillis le 30 août 2019 lors de l’Event Smart Energy à Sion